L’odorat, une histoire à raconter.

Je m’appelle Mariateresa Zeni Marsi, je suis psychologue, psychothérapeute orientation hypnose thérapeutique.

Mon histoire avec les odeurs et les parfums commence de loin, dans des lieux de ma mémoire qui, malgré le passage du temps, sont encore imprégnés de souvenirs vivants

Dès l’enfance, j’ai utilisé l’odorat, à ma manière, pour « découvrir le monde ». Tout sentir semblait être l’une de mes activités préférées lorsque j’étais enfant. Parce que tout a une odeur. Et puis j’ai toujours eu, aussi loin que je me souvienne, une passion profonde pour les parfums. Par affection, je crois. Ma grand-mère en portait tous les jours et moi, depuis ma plus tendre enfance, je le sentais sur sa peau. Une sorte d’empreinte.

Quel beau cadeau !

J’ai obtenu mon diplôme de psychologie clinique à l’université de Padoue. Avec une thèse sur l’odorat, bien sûr. À l’époque, une thèse en neuropsychologie sur la relation entre les déficits olfactifs détectés chez les premiers patients atteints de la maladie de Parkinson n’était pas considérée comme particulièrement intéressante d’un point de vue scientifique ni excitante d’un point de vue intellectuel. Aujourd’hui, les choses ont changé. La recherche neuropsychologique a pris des chemins qui étaient impensables il y a encore une dizaine d’années.

Cependant, pour en revenir au sujet, ma motivation pour cette thèse était si profonde et mon enthousiasme si grand que, pour me préparer de manière adéquate, j’ai lu tout ce qui était disponible dans les bibliothèques de l’université de Padoue : textes scientifiques, publications d’études, revues spécialisées et romans. C’est là qu’est née en moi une curiosité importante et croissante, qui est encore très vive. Comme si un monde déjà connu, puisque j’en avais fait l’expérience, s’ouvrait à moi, mais qu’il restait à explorer.

PHOTO ISABELLA SANFILIPPO
PHOTO ISABELLA SANFILIPPO

Après mon diplôme, j’ai obtenu deux spécialisations, dont l’une en hypnose. Et j’ai exercé pendant de nombreuses années dans les domaines clinique et juridique. Et je continue à le faire. Parce qu’un clinicien qui aime son métier ne peut pas s’en passer aussi facilement. Cependant, en 2015, j’ai décidé de donner de l’espace, professionnellement parlant, à ces parties créatives qui sont si vivantes et profondes en moi. Et les parfums, et le monde qui les entoure, occupent un espace vital. En élargissant le concept au-delà de mon expérience personnelle, le parfum est une créature de la période historique et sociale dans laquelle il apparaît et est imprégné, par sa nature même, de culture : de ceux qui le créent, de ceux qui le portent. Le parfum est avant tout un produit culturel.

Mon objectif avec l’ouverture de La senteur de la neige est audacieux. Essayer de recréer une culture autour de l’olfaction et du parfum par la voix de professionnels faisant autorité dans le monde du parfum, de la science et d’autres contextes connexes. Et leur permettre aussi de s’exprimer suffisamment librement. Pour que chacun puisse tracer un chemin idéal que le parfum devrait suivre pour redevenir un véritable produit culturel où l’histoire, la pensée, la technique, la tradition et l’innovation se conjuguent pour nous donner des odeurs et des parfums qui peuvent nous enivrer, nous séduire et nous guérir. Comme ce fut le cas dans le passé. Et comme c’est parfois encore le cas. Je suis tout à fait convaincu que le parfum va connaître une sorte de renaissance.

À ma petite échelle, je voudrais simplement faciliter les choses

Ouvrez les portes d’un nouveau sens

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